Mettre au monde

Rhaaaaaaaa !!!!!!! Bonheur total. J'en baverai presque tellement je suis soulagée, vive la péridurale ! J'ai une tête de shootée sur les photos à ce moment là. Je commence à prendre conscience du ballet autour de moi : blouses blanches, roses et vertes, j'en vois de toutes les couleurs. Je fais connaissance avec la sage-femme, elle s'appelle Christelle, comme ma soeur, c'est réconfortant. Je lui parle de mes souhaits pour la naissance : la position en cales pieds, si possible pas d'épisiotomie, le Papa qui souhaite sortir bébé et couper le cordon si tout se passe bien. Elle est un peu surprise, mais adhère à mes demandes.

"Allez !!! Fâchez vous !". La sage-femme m'encourage, il est midi, dernière ligne droite... Et je pousse, je relâche, je pousse, je relâche, je pousse ... Je suis concentrée comme pour une compétition de sport, à 120 %, plus rien n'existe autour de moi sauf cette tâche que je dois mener à bien : donne la vie. Mon homme est là et m'embrasse à chaque pause. Il me dira plus tard qu'il a presque eu peur pour moi : "Tu poussais tellement fort que tu en devenais violette, c'était plutôt impressionnant". Christelle lui demande s'il veut donner un coup de pouce. Il dit oui, surpris, elle lui prend les mains, les lui pose sur mon ventre et lui explique : "Vous sentez les fesses, là ? Et bien à chaque poussée vous allez appuyer de toutes vos forces". C'est donc à deux que nous ferons sortir notre petite Margaux à l'air libre. Christophe l'a attrapée et amnenée sur mon ventre, il a coupé le cordon, il pleurait. Je l'ai regardée, un peu à côté de mes pompes, petit bout tout violet, je ne réalisais pas qu'elle était là tout contre moi. Drôle de moment. Comme une évidence : c'est elle, ma fille, et pourtant je ne la connais pas, elle m'est étrangère, elle n'est plus en moi. A peine un moment d'échange et la voilà parie avec son Papa pour les premiers soins. Je reste là, entre deux eaux, je regarde mon ventre, j'ai du mal à comprendre... Je suis maman...