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Le monde de Margaux
29 avril 2007

Heures bleues

Premier sentiment : angoisse. J'ai peur que tu t'arrêtes de respirer, donc je ne dors pas. En 4 jours à la maternité j'ai dû dormir 10 heures maximum. La nuit j'approche ton berceau au plus près du lit, je glisse mon doigt dans ta petite main, et je laisse le temps s'écouler. J'attends que tu grandisses, vite ! Dans toutes ces heures bleues qui suivront ta naissance je te voulais déjà grande, âgée de quelques mois. Je vais connaître la panique, ce tourbillon de doutes et de peurs qui me fera dire : "Je ne serai pas une bonne mère, je suis trop jeune, c'est trop tôt !". Où est ma sérénité de femme enceinte, qu'ai-je fait de toute cette force que tu m'insufflais lorsque tu étais en moi ?

Je pleure. Toi aussi. C'est le milieu de la nuit, je suis sur mon lit, toi dans ton berceau. Je te regarde de loin, je ne sais pas pourquoi tu ne dors pas, pourquoi tu crie. J'ai bien changé la couche et donné le biberon, alors quoi d'autre ? J'appelle la sage-femme. On frappe à la porte, je vois arriver .... un sage-homme. Passé le moment de surprise je lui explique en larmes mon problème : " Mais qu'est-ce qui ne va pas ?". Paisible, il me regarde, se penche vers toi, te prend doucement de ses mains larges et rassurantes et me dit tout simplement : " Elle a besoin d'un câlin". Je reste coite, je n'y avais pas pensé.

Je te prend contre moi, j'ai peur de te casser, tu es si petite. Je te fais ton premier câlin, tu t'apaise. Je n'ose pas bouger. J'entends derrière la porte, dans le couloir les pleurs étouffés d'une jeune mère comme moi. Je comprends quelques mots : "Je n'y arriverai pas...". Une voix masculine la réconforte doucement. Je me sens moins seule dans ma détresse. Je baisse le regard vers toi, mon inconnue, ma terre étrangère. J'ai peur de ce qui nous attends ... un peu.

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